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La sexualité après un cancer du sein : un chemin vers la redécouverte de soi


Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent. Bien que les progrès médicaux aient considérablement amélioré le taux de survie, cette maladie reste un défi majeur, non seulement pour la santé physique des patientes, mais aussi pour leur bien-être émotionnel et sexuel. En effet, le traitement du cancer du sein a souvent des répercussions importantes sur la sexualité, une dimension essentielle de la qualité de vie, parfois trop peu prise en compte dans les soins.


Les effets des traitements sur la sexualité


Les traitements du cancer du sein, qu’il s’agisse de la chirurgie, de la chimiothérapie, de l’hormonothérapie ou de la radiothérapie, affectent profondément la vie sexuelle des patientes. Selon une étude suisse, 77,4 % des femmes sexuellement actives avant leur cancer ont vu leur vie intime perturbée dès le début du traitement. Ce changement inclut une baisse significative de la fréquence des rapports sexuels (41,9 %) ou même un arrêt complet de toute activité sexuelle pour 35,5 % d'entre elles. Deux ans après le début des traitements, 58,8 % des femmes qui avaient cessé toute activité sexuelle n’ont pas repris leur vie intime.


Ces données illustrent à quel point l'impact du cancer du sein sur la sexualité est un problème profond, qui persiste bien au-delà des traitements médicaux. Les femmes rapportent une perte de spontanéité, un sentiment de honte face à leur corps, et une peur du jugement de l'autre, menant souvent à des comportements d’évitement.


L'importance d'aborder la sexualité dans le suivi médical


Aborder la sexualité pendant ou après un cancer du sein est essentiel, tant pour le bien-être psychologique des patientes que pour leur qualité de vie. Malheureusement, la sexualité reste un sujet rarement évoqué dans le cadre des consultations médicales, en oncologie comme ailleurs. Pour de nombreuses femmes, le fait que ce sujet soit négligé laisse un vide dans leur prise en charge. Pourtant, parler de ces difficultés permettrait non seulement de mieux gérer les effets secondaires des traitements, mais aussi d’aider les patientes à retrouver une forme d’intimité qui leur est propre.


Les conséquences des traitements sur l’intimité


- Chimiothérapie : ce traitement a des effets secondaires variés, dont la fatigue intense, la sécheresse vaginale et une baisse de la libido. Ces symptômes rendent les rapports sexuels difficiles, voire douloureux, pour certaines femmes.

- Hormonothérapie : en provoquant des symptômes proches de la ménopause, comme les bouffées de chaleur et une sécheresse des muqueuses, l’hormonothérapie réduit également le désir sexuel et altère la capacité à vivre des rapports intimes spontanés.

- Radiothérapie : la radiothérapie peut entraîner des modifications physiques du sein, comme une sécheresse cutanée ou un changement de la forme du sein, affectant ainsi l’image corporelle. Ces modifications peuvent rendre difficile l'acceptation de son propre corps, ce qui impacte la confiance en soi dans les relations intimes.

- Chirurgie : la mastectomie, qu'elle soit partielle ou totale, entraîne une perte de tissu mammaire qui peut être vécue comme une perte de féminité. L’image corporelle, profondément modifiée, peut devenir un obstacle à la reprise d’une vie sexuelle épanouie.


Conseils pour retrouver une sexualité épanouie après un cancer du sein


1. Maintenir la communication avec les médecins  

Il est primordial de discuter ouvertement avec ses médecins des effets des traitements sur la sexualité. Le soutien psychologique est un élément clé pendant et après la maladie, car le mal-être émotionnel lié aux traitements peut entraîner une baisse de désir sexuel. Ne pas hésiter à poser des questions et demander des conseils pour atténuer les effets secondaires, comme l’utilisation de lubrifiants adaptés en cas de sécheresse vaginale.


2. Exprimer ses émotions  

Si vous avez tendance à montrer une façade forte auprès de vos proches, il est crucial de lâcher prise et d’exprimer vos émotions. Partager vos peurs, vos doutes, et votre colère vous aidera à alléger le fardeau émotionnel. Ce processus de libération émotionnelle peut également contribuer à améliorer votre désir sexuel, souvent affecté par les sentiments de tristesse et de frustration.


3. Communiquer avec son/sa partenaire  

Si vous êtes en couple, parlez ouvertement de vos blocages physiques et émotionnels avec votre partenaire. Expliquez-lui comment la maladie a modifié votre relation à votre corps et comment cela affecte votre intimité. En partageant vos sentiments, vous éviterez les malentendus et les tensions. Votre partenaire pourra mieux vous soutenir, et ensemble, vous pourrez trouver des solutions pour maintenir ou recréer des moments intimes.


4. Ne pas rester isolée  

Si vous êtes célibataire ou que vous traversez cette période seule, il est essentiel de ne pas vous isoler. Entourez-vous de personnes de confiance (amis, famille) avec qui vous pourrez partager vos sentiments. Continuer à sortir, à socialiser et à croire en l'amour est important. Il est possible de rencontrer quelqu’un qui vous acceptera telle que vous êtes, avec vos forces et vos cicatrices.


5. Se réapproprier son corps  

Les changements physiques provoqués par la maladie et les traitements peuvent altérer la perception de soi. Prendre soin de son apparence à travers des soins corporels, des massages ou en faisant appel à un coach en image peut aider à regagner confiance en soi. Si vous avez vécu une mastectomie, un coach pourra vous accompagner dans le choix de vêtements ou de lingerie qui mettent en valeur votre nouvelle silhouette.



Le cancer du sein a un impact profond sur la sexualité des femmes, qui persiste souvent bien après la fin des traitements. Il est crucial d'aborder ces difficultés avec les médecins et de maintenir un dialogue ouvert avec son partenaire ou son entourage. En cette période d’Octobre Rose, il est essentiel de sensibiliser à la prise en charge de la sexualité dans le cadre du cancer du sein, car la guérison ne se résume pas à la seule survie, mais aussi à la capacité de retrouver une vie complète et satisfaisante.

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