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Comment réveiller le désir et renouer avec le plaisir après 60 ans ?

  • 12 nov.
  • 5 min de lecture

La sexualité ne disparaît pas avec les années, elle se métamorphose. Après 60 ans elle devient souvent plus lente, plus sensorielle, plus émotionnelle, et surtout, plus profonde. Contrairement à une sexualité axée sur la performance, celle qui émerge avec l’âge invite à la présence, à la connexion, et à une redécouverte de soi et de l’autre. Que l’on soit célibataire, en couple, jeune sénior ou octogénaire, le corps reste un territoire de plaisir, à condition de savoir l’écouter, de le réinvestir et de l’explorer avec bienveillance. 


La sexualité, une aventure qui se transforme avec l’âge

Le désir ne fonctionne pas de la même manière chez les femmes et les hommes, et il se transforme avec l’âge. Chez la femme, le désir est souvent responsif, c’est-à-dire qu’il s’éveille pendant la relation intime plutôt qu’avant. Il est nourri par la connexion émotionnelle, la sécurité, la tendresse et l’ambiance. Avec l’âge, et notamment après la ménopause, certaines femmes constatent que leur désir peut s’intensifier, car les barrières psychologiques, comme la peur d’une grossesse ou les tabous, s’estompent. Elles peuvent alors se permettre d’être pleinement en lien avec leur intimité et leur sexualité.


Chez l’homme, le désir est généralement plus spontané dans la jeunesse, stimulé par l’imaginaire, les fantasmes et les réactions corporelles. Avec le temps, il se rapproche du désir féminin, dépendant davantage de la qualité de la relation et de la connexion avec le ou la partenaire. Même si la stimulation par l’imaginaire et le corporel persiste, la relation prend une place centrale.


Ces deux types de désir ne s’opposent pas. Ils peuvent se rejoindre dans une sexualité plus lente, plus attentive, où la rencontre et l’échange deviennent les moteurs du plaisir.


Les changements physiologiques : les comprendre pour mieux les apprivoiser

Avec l’âge, le corps évolue, et ces transformations influencent la sexualité. Chez la femme, la baisse des œstrogènes peut entraîner une sécheresse vaginale, des frottements douloureux ou des sensations réduites. Ces inconforts, s’ils ne sont pas pris en charge, peuvent diminuer l’envie de relations intimes. Pourtant, des solutions existent : hydratants vulvaires, lubrifiants, injections d’acide hyaluronique ou encore photobiomodulation par LED. Les orgasmes, quant à eux, peuvent devenir plus intenses, plus lents à venir, ou simplement différents, mais ils restent tout à fait possibles. Le plaisir se diffuse également dans tout le corps, transformant chaque zone érogène en un territoire de sensations nouvelles.


Chez l’homme, les érections deviennent plus lentes à apparaître et peuvent nécessiter une stimulation mécanique plus importante, voire continue. Elles peuvent aussi être moins fermes, mais cela reste tout à fait normal. Le plaisir, lui, se déplace progressivement vers le périnée et l’ensemble du corps, comme chez la femme. Ces changements ne sont pas des signes de déclin, mais des opportunités pour explorer d’autres formes de plaisir, moins centrées sur la génitalité et plus attentives à l’ensemble des sensations corporelles.


"Avec l’âge, on passe d'une sexualité de performance à une sexualité de présence qui peut être une véritable renaissance qui peut se faire d'abord avec soi-même, puis dans le couple." Céline Candillier

Se reconnecter à son corps en solo, une étape indispensable

La première étape pour renouer avec le plaisir est de réhabiter son corps. Que l’on soit célibataire, veuf ou simplement en quête de reconnexion, le plaisir solo n’est pas un plan B, mais un véritable terrain d’exploration. Il s’agit de retrouver des sensations, de réveiller son désir et de se redécouvrir, sans pression ni objectif de performance.


Pour cela, plusieurs outils peuvent être utiles :

  • Les audioguides intimes : Ces exercices guidés ne visent pas à provoquer une excitation immédiate, mais à ressentir son corps, à explorer les micro-sensations et à redécouvrir les zones érogènes. Ils permettent de se reconnecter à soi-même, simplement et en douceur.


  • Les sextoys : Pour les femmes, les wands (stimulateurs externes doux), les galets clitoridiens ou les sextoys discrets en forme de toupie ou de nuage offrent une approche progressive et respectueuse du corps. Pour les hommes, les stimulateurs de frein ou les gaines péniennes peuvent aider à retrouver du plaisir, même en cas de difficultés érectiles. L’utilisation d'un lubrifiant est toujours recommandée pour un confort optimal.


  • Les dilatateurs vaginaux : Pour les femmes ayant connu une longue période sans pénétration, ces accessoires permettent de se réhabituer en douceur, sans douleur.

"L'utilisation d'un sextoy après un cancer est très agréable pour retrouver du plaisir. C'est quelque chose de très important, après de grandes souffrances vécues, de pouvoir apprendre à refaire confiance à son corps." Témoignage d'une participante à la conférence Happy Sexo

La masturbation, souvent taboue chez les séniors, est un droit à tout âge. Elle permet de mieux se connaître et de communiquer ses envies à son ou sa partenaire, si l’on est en couple. Elle n’est en aucun cas une trahison, mais un moyen de cultiver son bien-être et sa confiance en soi.


Désir et plaisir après 60 ans, passer de "faire l'amour" à "vivre l'amour"

En couple, la sexualité après soixante ans peut devenir une expérience encore plus riche, à condition de laisser de côté les attentes traditionnelles. L’enjeu n’est plus de "faire l’amour" selon un schéma préétabli (érection, pénétration, orgasme), mais de "vivre l’amour" : prendre son temps, savourer chaque instant, et se laisser guider par la connexion et les sensations."


Pour cela, plusieurs approches peuvent être explorées :

  • Le slow sex : Cette pratique invite à ralentir, à se toucher avec douceur, à respirer ensemble et à retirer tout objectif. L’idée est de savourer le moment présent, sans chercher à atteindre un but précis. Un exercice simple consiste à s’asseoir face à face, à se regarder en silence pendant trente secondes, puis à poser une main sur le cœur ou la joue de l’autre avant de synchroniser ses respirations. Peu à peu, on peut explorer des caresses sur des zones non sexuelles (épaules, bras, nuque), sans progression obligatoire.


  • Le sensate focus : Cette technique de thérapie sexuelle est idéale pour les couples ayant arrêté les relations intimes ou rencontrant des blocages. La première semaine, un partenaire masse l’autre en silence, sans toucher les zones sexuelles. La deuxième semaine, on inverse les rôles. La troisième semaine, on peut ajouter les zones érogènes, toujours en respectant le rythme de chacun. L’objectif n’est pas la pénétration, mais la reconnexion et la communication.


  • Créer une ambiance propice : Une lumière tamisée, des huiles de massage, des pierres chaudes ou des accessoires comme des plumes peuvent aider à installer un climat de confiance et de détente. L’important est d’être dans le consentement et l’enthousiasme partagé.


La communication est un pilier essentiel. Parler de ses envies, de ses limites et de ses sensations permet de briser les tabous et de renforcer la complicité. Si la parole est difficile, un·e sexothérapeute peut accompagner le couple dans cette démarche.


"Votre corps change, mais il reste un territoire de plaisir. Acceptez-le, explorez-le, et laissez le désir renaître, à votre rythme." Céline Candillier

Conclusion : une sexualité épanouie à tout âge, c'est possible !

La sexualité après cinquante ans n’est pas une fin, mais une renaissance. En acceptant les transformations de son corps et en explorant de nouvelles formes de plaisir, il est possible de vivre une intimité riche, tendre et épanouie, seul ou en couple. Que ce soit par le slow sex, l’utilisation de sextoys, ou simplement en prenant le temps de se reconnecter à soi et à l’autre, l’essentiel est de cultiver la présence, la curiosité et la confiance.



Pour aller plus loin :

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