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Infections urinaires post-coïtales après 60 ans : comprendre, prévenir, agir

  • il y a 5 jours
  • 5 min de lecture

Les infections urinaires post-coïtales, souvent appelées cystites, ne concernent pas seulement les jeunes femmes. Après 60 ans, avec les changements hormonaux liés à la ménopause et l’évolution de la flore vaginale, le risque d’infection urinaire après un rapport sexuel peut augmenter. Un sujet encore peu abordé alors qu’il touche une part importante de la population féminine.  Pourquoi ces infections surviennent-elles plus fréquemment avec l’âge ? Comment les reconnaître, les traiter et, surtout, les prévenir pour continuer à vivre pleinement sa sexualité ? Always Valentines répond à vos questions.


Pourquoi les femmes de plus de 60 ans y sont plus vulnérables ?

Avec l’âge, le corps féminin subit des transformations profondes, notamment hormonales. La ménopause, en particulier, entraîne un arrêt de la production d’œstrogènes, ces hormones qui jouent un rôle clé dans la santé des tissus vaginaux et urinaires. Résultat : la muqueuse vaginale s’amincit, devient plus sèche et plus fragile, tandis que l’équilibre de la flore intime se modifie. Ces changements créent un terrain propice à la prolifération de bactéries, notamment Escherichia coli, responsable de la majorité des cystites.


Lors des rapports sexuels, les frottements et les mouvements naturels peuvent favoriser la remontée de ces bactéries depuis la région anale vers l’urètre, surtout si la lubrification naturelle est insuffisante. Ainsi, ce qui était autrefois un simple désagrément occasionnel peut devenir une gêne récurrente, voire un véritable frein à l’épanouissement intime.



Les douleurs des infections urinaires
Comment reconnaître une infection urinaire post-coïtale ?

Les symptômes d’une cystite post-coïtale ne diffèrent pas fondamentalement de ceux observés à d’autres âges : une envie fréquente et pressante d’uriner, des brûlures ou des douleurs en urinant, des urines troubles ou malodorantes, et parfois des douleurs dans le bas-ventre. Chez les femmes ménopausées, cependant, ces signes peuvent être moins typiques ou se confondre avec d’autres troubles, comme une incontinence légère ou une irritation vaginale liée à la sécheresse des muqueuses.


Il est donc crucial de ne pas minimiser ces symptômes, surtout s’ils surviennent dans les 24 à 48 heures suivant un rapport sexuel. Une consultation médicale permet de confirmer le diagnostic, généralement par une bandelette urinaire ou un examen cytologique et bactériologique des urines (ECBU), et d’écarter d’autres causes possibles, comme un prolapsus ou une infection plus sévère.


Traitements : quelles solutions en 2025 ?

La prise en charge des infections urinaires post-coïtales repose avant tout sur un traitement antibiotique adapté. Pour les femmes sujettes aux récidives, une antibioprophylaxie post-coïtale peut être envisagée : il s’agit de prendre un antibiotique dans les deux heures précédant ou suivant le rapport sexuel, toujours sur avis médical.


Au-delà des antibiotiques, des solutions locales existent pour restaurer l’équilibre de la flore vaginale. L’application d’œstrogènes sous forme de crème ou d’ovules, en l’absence de contre indication, par exemple, peut aider à renforcer les défenses naturelles des muqueuses et réduire le risque d’infection. Cette approche, bien que simple, doit être discutée avec un gynécologue ou un médecin traitant.


La D-mannose, un allié naturel pour prévenir les récidives

Parmi les solutions naturelles de plus en plus recommandées pour prévenir les infections urinaires post-coïtales, la D-mannose occupe une place de choix. Ce sucre simple, naturellement présent dans certains fruits comme la cranberry (canneberge), agit en empêchant les bactéries, notamment Escherichia coli, de se fixer sur les parois de la vessie et des voies urinaires. Contrairement aux antibiotiques, la D-mannose ne tue pas les bactéries, mais les "décroche" mécaniquement, permettant de les éliminer naturellement lors de la miction.


Des études récentes suggèrent qu’une prise régulière de D-mannose, à raison de 2 g par jour en cure préventive (ou en dose unique après un rapport sexuel pour les femmes sujettes aux cystites post-coïtales), peut réduire significativement le risque de récidive. Ce complément est particulièrement intéressant pour les femmes de plus de 60 ans, qui cherchent à limiter leur exposition aux antibiotiques tout en préservant leur confort intime.


La D-mannose se présente sous forme de poudre ou de gélules, disponibles en pharmacie ou en magasin bio. Pour une efficacité optimale, il est conseillé de la prendre à jeun, avec un grand verre d’eau, et d’augmenter son hydratation tout au long de la journée. Comme pour tout complément, il est préférable d’en parler à son médecin ou pharmacien, surtout en cas de diabète ou de traitement médicamenteux concomitant.


Intégrée à une hygiène de vie adaptée (hydratation, mictions régulières, lubrification pendant les rapports), la D-mannose peut devenir un outil précieux pour celles qui souhaitent profiter pleinement de leur sexualité, sans la crainte des cystites à répétition.


Prévention : des gestes simples pour préserver son bien-être

La prévention des infections urinaires post-coïtales repose aussi sur des habitudes simples mais efficaces. Uriner avant et après un rapport sexuel permet d’éliminer mécaniquement les bactéries présentes dans l’urètre. Une hydratation suffisante favorise également le rinçage naturel des voies urinaires. L’utilisation d’un lubrifiant à base d’eau pendant les rapports limite les frottements et les microtraumatismes, tandis que le port de sous-vêtements en coton et de vêtements amples réduit l’humidité et la prolifération bactérienne.


Pour les femmes confrontées à des récidives, un bilan urologique ou gynécologique  s’avère nécessaire. Celui-ci permet d’identifier d’éventuelles causes sous-jacentes, et d’adapter la prise en charge en conséquence.


Les infections urinaires post-coïtales ne doivent pas être perçues comme une fatalité, encore moins comme un obstacle à une vie intime épanouie.

Avec des mesures adaptées, un suivi médical régulier et une communication ouverte avec son partenaire, il est tout à fait possible de préserver sa sexualité et son bien-être après 60 ans. Les professionnels de santé, qu’il s’agisse de médecins généralistes, de gynécologues ou de  médecins sexologues, sont là pour accompagner les femmes dans cette démarche, sans tabou ni jugement.


En conclusion...

Les infections urinaires post-coïtales après 60 ans sont un phénomène fréquent, mais loin d’être une fatalité. Grâce à une meilleure compréhension de leurs causes, à des traitements adaptés et à des mesures préventives simples, chaque femme peut continuer à vivre sa sexualité sereinement. L’essentiel est d’en parler, de se faire accompagner et de ne pas laisser ce trouble intime altérer sa qualité de vie.


Et vous, comment vivez-vous votre sexualité après 60 ans ? Avez-vous déjà été confrontée à ce type d’infection ? N’hésitez pas à partager vos expériences et vos conseils dans le groupe des Valentines !


LE SAVIEZ-VOUS ? Les pharmacies, un relais accessible pour le diagnostic et le traitement des infections urinaires

Depuis 2024, les pharmacies françaises jouent un rôle renforcé dans la prise en charge des infections urinaires simples, notamment pour les femmes de plus de 60 ans. Grâce à une mesure mise en place par la Haute Autorité de Santé (HAS), les pharmaciens sont désormais autorisés à réaliser un test urinaire d’orientation diagnostique (bandelette urinaire) directement en officine. Ce test permet de détecter la présence de nitrites et de leucocytes, deux marqueurs fréquents d’une infection urinaire.


Si le résultat est positif, le pharmacien peut alors délivrer un traitement antibiotique sans ordonnance, à condition que la patiente présente des symptômes évocateurs d’une cystite simple (brûlures, envies fréquentes d’uriner, etc.) et qu’elle ne présente pas de facteurs de risque de complication (fièvre, douleurs lombaires, antécédents de pyélonéphrite, etc.). Cette démarche vise à faciliter l’accès aux soins, surtout pour les femmes confrontées à des récidives ou à des difficultés pour obtenir un rendez-vous médical rapide.


Cette possibilité offre une solution rapide et efficace pour les cystites non compliquées. Cependant, elle ne remplace pas une consultation médicale en cas de symptômes sévères, de récidives fréquentes ou de doute sur le diagnostic. En effet, certaines infections urinaires, notamment après 60 ans, peuvent nécessiter un bilan plus approfondi (ECBU, examen gynécologique) pour écarter d’autres causes ou adapter le traitement.


Pour aller plus loin


(Sources : HAS, SPILF, RecoMédicales, Revue Genesis, Parole de sages-femmes, 2024-2025)

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